S C R I I T O R I  Din  S U D - E S T U L
                              
E U R O P E I
Eveniment
COLOCVIU INTERNATIONAL
            

       Ecrivains du Sud-Est européen
                             en quête d'identité
            (Scriitorii din sud - estul Europei,
                                           în cautarea identitatii)




Le colloque « Les écrivains du Sud-Est européen en quête d'identité », organisé les
6-7 novembre 2009 par l'Université Spiru Haret, Faculté de Langues et Littératures Etrangères et par l'Agence universitaire de
la Francophonie a exploré, par les communications proposées, les potentialités
et les limites de ce concept : Identité.
Il faut signaler dès le début la richesse exceptionnelle de cette rencontre, remarquée dans son allocution d'ouverture par Mme Liliane Ramarosoa, Directrice du Bureau Europe Centrale et orientale de l'AUF.

La Francophonie est une réalité multiple et
les Balkans, autrefois appelés « la poudrière de l'Europe » offrent, par les écrivains d'expression française, l'image d'une identité plurielle, que les intervenants ont mise en lumière, se penchant chacun sur telle ou telle littérature/ culture nationale et ses représentants.

Ce rapport de synthèse aurait peut-être dû tenir compte des grands axes thématiques, mais, comme nous allons discuter d'un projet qui nous tient à coeur - un dictionnaire des auteurs balkaniques - il vaudrait peut-être mieux s'en tenir à l'ordre alphabétique.

Commençons par l'Albanie, qui a été présente dans notre rencontre par
Ismail Kadaré, écrivain emblématique, dans deux lectures : celle de notre collègue Efstratia Oktapoda,
qui nous a livré ses observations en clé mythocritique ; celle de Ilir Yzeiri, qui a parlé de « l'identité malentendu ».

De Bulgarie sont venus des collègues (déjà des fidèles du colloque !) dont les interventions ont porté sur des figures telles : Julia
Kristeva, Pierre (Peter) Beron. Grâce à Alain Vuillemin, un des grands spécialistes français en littératures des Balkans, nous avons pu connaître la figure de l'écrivain
et traducteur Lubomir Guentchev, une des nombreuses victimes du régime communiste.

Vassilis
Alexakis, l'auteur francophone né à Athènes et son « itinéraire identitaire » entre
la France et la Grèce ont été présentés par le Professeur Najib Redouane.

Les collègues venus de la République de Moldova, espace-frère et identité jumelle des Roumains, nous ont apporté de précieux éclaircissements sur « l'identité personnelle/ identité narrative dans la prose des Roumains situés entre deux univers » (Inga Druta).

La Roumanie (avec ses auteurs d'expression française) a été la pays le mieux représenté, et cela pas seulement parce que c'est le pays où le colloque a eu lieu, mais parce que - au fil du temps -, ce pays a donné des générations successives d'auteurs francophones. Vasile
Alecsandri, l'un des fondateurs de la littérature roumaine moderne au XIX-ème siècle, ami de Mistral, a été présenté par Estelle Variot, qui a privilégié la piste des « influences » de la culture française sur la création du « barde de Mircesti ». Une bonne surprise a été la communication de Habiba Sebkhi, sur l'auteur tsigane d'origine roumaine Mateo Massimof.

En cette année 2009, année du centenaire
Ionesco, le théâtre du grand auteur a été abordé dans notre rencontre par Constantin Grigorut, qui a relevé certaines « affinités esthétiques balkaniques » dans l'espace de cette production théâtrale ; par Mircea Mihalevschi, qui s'est penché sur les
« couches profondes de spiritualité
roumaine » dans l'oeuvre de Ionesco.

Nos jeunes collègues Alexandru Matei et Mara Magda Maftei, de même que Dan Sterian, nous ont proposé des lectures fort intéressantes de
Cioran et de sa « volonté de transfiguration ». Vintila Horia et le thématisme de l'exil a constitué la principale clef de lecture de
Lelia Trocan, dans un parallèle avec M. Yourcenar. Benjamin
Fondane a fourni le principal sujet des interventions de Toader Saulea et de Hélène Lenz. Panait Istrati, Mircea Eliade, Dumitru Tsepeneag, Constantin-Virgil Gheorghiu, Norman
Manea, Sorin Titel, Basil Munteano, Matei Visniec, Felicia Mihali, Linda Maria Baros
ont figuré comme éléments essentiels de
notre colloque et les interventions qui leur
ont été consacrées pourraient constituer
autant d'articles du dictionnaire projeté.

La clé de voûte de notre rencontre est la présence du Professeur Paul Miclau, organisateur, théoricien, mais aussi objet d'étude de plusieurs interventions. Son « hypersigne du sonnet » a été analysé avec finesse par Elena Prus ; sa prose par Tamara Ceban, qui a examiné les noms propres dans le roman Roumains déracinés ; son activité
de traducteur par Maria Barnaz. Dorénavant, on devra tenir compte des perspectives théoriques que le professeur Miclau a lancées à l'ouverture du colloque, car on ressent aujourd'hui, avant tout, le besoin d'une
« typologie de l'identité chez les écrivains d'expression française du Sud-Est européen ».

Avant de nous séparer, j'aimerais vous signaler une coïncidence troublante : notre colloque s'est tenu à un moment où l'on fête en Europe la chute du mur de Berlin
et l'ouverture que cet événement a initiée entre les deux parties de l'Europe. Notre colloque, en égale mesure, est l'occasion
de s'ouvrir vers l'Autre afin de mieux comprendre - par le biais du français et de la Francophonie, dont on a relevé maintes fois l'importance -, ce qui fait la spécificité de l'identité balkanique, tellement multiple et parfois contradictoire.

A la fin d'une rencontre fructueuse et enrichissante, nos remerciements vont aux organisateurs de l'Université Spiru Haret, à l'Agence universitaire de la Francophonie et
à tous ceux qui, venant de loin ou de près,
ont rendu possible cet événement.

Communiqué du Rapporteur, Elena-Brândusa STEICIUC, Université Stefan cel Mare, Suceava, Roumanie

Responsable : Agence de la Francophonie et Université Spiru Haret


sursa : fabula.org
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Alain Vuillemin, Liliane Ramarosoa - Directrice du Bureau Europe Centrale et orientale de l'AUF, Paul Miclau, Efstratia Oktapoda, Najib Redouane
                        Les obsessions poétiques
                                          de
                           Linda Maria Baros


             Résumée
             La lyrique de Linda Maria Baros est représentative pour sa génération (2000-isme)
             parce qu'elle a dirigé les productions littéraires de ses congénères par l'intermédiaire
             de son magazine Versus/m.
             Il y a quelques obsessions qui dominent son travail: le biographisme, l'indifférence à                 
             la douleur, le jeu le la précarité, le cryptage de tout qui nous ne pouvons pas dire etc.
             Ces thèmes utilisent une iconographie complexe, qui fait l'objet de notre analyse.
             Linda est une poétesse européenne sans les complexes ethniques de ses précédentes.


         Linda Maria Baros, poétesse roumaine, de langue française, est lauréate du Prix Apollinaire, 2007. Parfaitement bilingue, comme a observé Lionel Ray, "elle écrit aussi bien en roumain q'un français" (Le Journal Aujourd'hui Poème, nr. 14/2007).  Autrice de quelques volume, qui englobées drames (Les Grands Esprits ne s'attachent jamais aux bagatelles, 2003), textes critiques ou traductions, Linda Maria Baros a publié, surtout des poèmes, parmi lesquelles sont les volumes Amurgu-i departe, smulge-i rubanul!, 2001 (publié en français sur le titre: Il est loin le soleil couchant, arrache-lui le ruban.), Poemul cu cap de mistret (Le poème à tête de sanglier), 2003, Le livre de signes et d'ombres, 2004, L’Autoroute A4 et autres poèmes, 2009.

Mais, pour nous, le livre intitulé Casa din lame de ras, Editura Cartea Româneasca, Bucarest, 2006, publié aussi en français, avec le titre La Maison en lames de rasoir, Cheyne Éditeur, 2006, suscite un intérêt majeur. Pour ce volume, Linda Maria Baros a été récompensée avec le prestigieux prix Apollinaire.

Au parcours de notre analyse, nous sommes intéressés des notes fondamentales de la poésie de Linda Maria Baros pour établir la relation profonde avec sa double éducation. J’ai adopté la méthode de l’investigation herméneutique de type ricoeurienne, basée sur l’idée que la ficture du symbole a des racines dans les zones les plus profondes de son créateur. Respectivement, Paul Ricoeur (1998) est d’avis que le symbole, par sa surdétermination, réalise l’identité concrète entre le progrès des figures de l’esprit et la régression vers les signifiants élémentaires de l’inconscient. (p. 525) La relation complexe qui s'établi entre l’image descriptive et son substrat de signification, donne la mesure des mentalités et de la psychologie du créateur. Et cela institue l’autorité de l’analyse iconique au niveau de texte littéraire.

Comparée avec Tzara, par Charles Dobzynski (2007), et recepée comme une poétesse qui continue le surréalisme bretoniene, Linda Maria Baros écrit une poésie représentative pour sa génération (2000-isme). Avec son qualités indubitables de chef d'école, elle a dirigé les productions littéraires de ses congénères par l'intermédiaire de son magazine Versus/m. Dans les pages de ce journal littéraire ont été publiés des nombreux poètes millénaristes.

La lyrique de Linda Maria Baros a un discours dramatique, soutenu par des thèmes actuels. Il y a quelques obsessions qui dominent son travail: le biographisme, l'indifférence à la douleur, le jeu de la précarité, le cryptage de tout qui nous ne pouvons pas dire etc. Ces préoccupations d'état poétique sont aussi présentes dans le volume principal, récompensé avec Le Prix Apollinaire.

La Maison en lames de rasoir est une construction lyrique consolidée sur l'idée que la création  implique toutes des responsabilités d'un architecte et toutes des risques  d'un habitant du maison. L'image globale évoque le Poeme animal de Liviu Ioan Stoiciu, par sa structure didactique, marquée par sept parts qui dénomment les compartiments de la maison: Le seuil, La porte, La plancher, La table, La fenêtre, Les murs, La maison. Comme écrit un exégète roumain (Paul Aretzu, 2006), dans se construction fabuleux manque un élément essentiel: le toit. Mais, cette maison imaginaire dispose d'un centre spirituel, parce que, le volume s'est fini avec la section intitulée, dans une manière tautologique, La maison. Il s'agit d'un espace de la mémoire, un cortex de l'univers poétique, où vivent les perceptions subtiles, la solitude, la morte, inclusivement "le fonds principal de mots", c'est-à-dire, la vie intime et secrète.

La vision lyrique de Linda Maria Baros est décisivement liée d'un ego traditionnelle, représenté comme la cellule d'âme, comme oikos, dans lesquelles des coins sont autres chambres et autres univers. Dans une confession, elle même déclare:

"La poésie est une machine à hacher par-dedans les labyrinthes et les distances. Et les mots qui la composent - des signes de reconnaissance pour ceux qui cherchent à voir en deçà de l’ordre des choses. Autrement dit, la poésie ressemble à un énorme haut-parleur qui fait ressortir, des couches fossiles de l’âme humaine, l’énergie intarissable de la tornade du premier battement de cœur." (Éditions Seghers, 2008).

À la conséquence, cette maison, confectionnée dans les million de lames de rasoir, ne  représente pas q'une métaphore d'état poétique, une icône qui connote la solitude, la souffrance et le sens précaire de l'être: "Las maison qui s'élève du brouillard de l'être/ ressemble à un palais fait en lames de rasoir/qui tient en équilibre/ sur le poignet de ta main." (Prologue)

Cet intérieur menaçant est individualisé par degrés parce que, dans cette maison surgissent événements, images et suggestions d'une vie passée. Sur l'impression des ces séquences consumées, le discours lyrique a un caractère prononcé autobiographique. Caractéristique de la poésie moderne, l'expérience directe est un thème qui justifie le besoin d'art actuel de prouver l'authenticité. Le "conte" autobiographique de Linda Maria Baros insiste sur  les relations psychologiques qui se créent entre les images conservées dans la mémoire artistique et les causes existentiales des ces images. Par exemple, La table est composé dans les séquences qui évoquent indirectement l'espace de la maison: une "lettre qui n'arrivera jamais sur ta table" (Les sacs poteaux), un "lettre névrotique" ou "les chevaux de mine".

Toutes ces métaphores ne font pas la distinction entre le habitat et la table, ce qui suggère qu'une maison est, en effet, l'univers où les hommes font leur personnalité, mais aussi ou ils décident leur chemin de la vie future. Le poème intitulé Les chevaux de mine, une petite méditation, expose ce principe: "La maison qui t'a nourri te racontait peut-être/ la nuit, les chevaux de mine: / Les chevaux de mine naissent et vivent dans les profondeurs;/c'est entre les murs de la galerie qui se trouvent leur maison/ leur table/ C’est là qu’ils se nourrissent d’énormes quartiers d’obscurité, de houille."

Ce poème, inclus dans les manuels scolaires,  est une parabole de la  liberté l'inconnue. Le symbolisme de cheval préserve les significations de la vie et de la mort parce que ce animal psychopompe, fidèle et, couramment, un signe de la liberté, est placé ici dans le contexte de la table. Place de la méditation et de la nourriture, le centre de la maison,  cette table évoque l'image d'une prison absolue. "L'histoire" de ces chevaux est devenu un emblème de la rêverie centrale, une image de l'intérieur obscure. L'imagerie du cheval assujetti est basée sur les icônes de la négation. "Ils se nourrissent d’énormes quartiers d’obscurité, de houille", "ils tirent aveuglement les wagonnets" et "leur maison est à jamais l’obscurité." La mine, la cécité, l'image de houille les toutes imprime un sentiment ténébreux, d'existence sans solution. Une discordance flagrante intensifie cette impression, parce que ces animaux condamnés à l'obscurité sont, paradoxalement, les charretiers de la lumière. Cette relation antinomique a une fonction décisive pour la fixation de la ficture. Le tracé triste de pauvre cheval de mine exprime le sentiment de l'homme qui reste à la table, dans une maison précaire et menaçant. 

L'effigie des chevaux "aveugles" gouverne les songes et dirige la philosophie de l'être, elle même condamnée de vivre dans une maison en lame de rasoir. Mais, cette métaphore a de racines dans l'expérience roumaine de l'autrice. Comme elle dit dans un autre poème: "Je suis née dans la gamelle de la neuvième décennie/au temps où la maison n'était q'un mur./ Je viens vers vous du pays des aveugles." (Si le linteau la porte te tranche la tête, c'est mauvais signe) Par conséquent, il y a ici une relation évidente entre la vision des chevaux de mine et le pays originaire, peuplé avec des hommes condamnés à la cécité. Ce fond ethnique revient conséquemment dans les poèmes de Lina Maria Baros. La drame antérieur à sa naissance émane encore de poison, au parcours de la logue neuvième décennie, transformée dans une "gamelle", dans un récipient qui évoque la "guerre", c'est a dire l'époque militarisée et sordide - le communisme roumain et la révolution anticommuniste (1989).

Une autre image significative, dans ce volume, est fixée à la zone de la sortie de cette maison sinistre. La relation porte-fenêtre préserve le même sens, de prison. Les fonctions traditionnelles de ces symboles sont amputées. Le seuil, la porte, la fenêtre ne sont pas les passages mythiques ou les frontières re-génératives. "Sept jeunes loups s'endorment/ le mufle sur le seuil"  (Prologue)  et la porte est située dans un contexte symbolique souligné: La porte a le visage d'oiseau.

Usuellement, les indicateurs sémantiques pour l'image d'oiseau sont la liberté, la solitude, la mort, l'annonce. Toutes ces significations se réunissent au niveau métaphorique de la porte parce qu'elle a le visage d'oiseau. Cette identité inclue bien sure les suggestions du volée, mais ce attribue indispensable est annulé par le contexte funèbre, parce que l'image de la maison, insistant décrite dans ce poème, édifie une atmosphère sombre: "La maison flotte sur la bosse en pierre de l'obscurité,/ sur ses écailles grisâtres, venimeuses,/ montées en épi".

Aussi, la maison "a cheveux bleus d'antan" et "le silence sautille à pieds joints sur la poignée". Cette dernière métaphore anthropomorphe justifie l'association de sens entre la porte et l'oiseau. Dans cet espace instable, la porte a perdu ses fonctions, elle est un signe dévalorisé parce que la maison est située dans une place inhabitée. Les connotations de la liberté se dissolvent et l'oiseau gagne les significations sacramentales; elle est la porte, pour toujours sacrifiée. Le seule forme d'activité est inutile et caricaturale: "la clé fumait dans la porte".

Á la différence, la fenêtre possède encore les attribues de la rêverie. La section dédiée à ce symbole englobe cinq textes, parmi lesquelles un pastel splendide: A travers les jardins se rompt l'automne. La fenêtre est une sortie possible, mais le rêveur sait que de l'autre côté n'est pas q'une illusion: le pont hypnotique. L'apanage dénotative argumente cet impression: "les murs prend des forme bizarres", le silence est "profond", "la chambre te résorbe en elle même". 

Séquences de la contemplation, les images édulcorent l'atmosphère pressante de la porte, en la convertissant dans l'une onirique et même séductrice.

La fenêtre capte les messages extérieurs, mais elle est vulnérable, exposée à la violence. La captivité n'est pas insupportable comme est l'idée que de l'autre côté il y a un monde (hostile ou non). La fenêtre est aussi la place du guet et la place de la virtualité: "On chasse de la cité certains poètes/ comme si on chassait d'une rive,/ avec des cordes moites/ foudroyantes et cinglantes,/ à travers les fenêtres" (La tension de surface).

L'univers concentrationnaire, fermé, la maison de Linda Maria Baros n'a pas une vrai sortie; la réalité de ce habitat qui dépersonnalise, est semblable à une prison, où la porte et la fenêtre ne sont pas que des illusions: "Oh, mais j'aurais réduit en poussière toutes ces lames,/ toutes les lames/ je les aurais réduites en poussière, d'un coup tu le sais bien,/ si j'avais pu trouver la porte, la fenêtre..." (Sous l'auvent, sous la gorge)
Cette vision d'un monde fermé et oppressive  domine les poèmes de ce volume. Elle est un réflexe d'une époque réel, c'est à dire, un héritage inéludable, avec des racines sociales.

Mais, Linda Maria Baros a un autre héritage - intellectuel. Sa lyrique, comme déjà on observe, a un filiation indiscutable avec la littérature surréaliste. Les nombreux écrivains d'origine roumaine s'ont exprimé en française par l'intermédiaire de la poésie d'avant garde, au debout de XX-me siècle. Tristan Tzara, Benjamin Fondane, Ilarie Voronca, Gherasim Luca sont les modèles culturaux de la génération actuelle des poètes roumain.

Mais, au cas de Linda Maria Baros, existe une parenté évidente, un lien subtil qui prouve l'intention de recouper une tradition. Sa poésie cultive un surréalisme alimenté d'un nouveau source, basé sur l'expérience directe, minée d'authenticité, complètement épurée des artifices. La vision poétique se caractérise par quelques éléments, parmi la rhétorique fine, l'image paradoxale, un ludique de facture maniériste etc.

Le discours lyrique a une rhétorique "élégante et impeccable", comme a remarqué Paul Cernat (2007), fondée sur un syntaxe qui imite les volutes de la diégèse onirique. Le style discontinu, doublé de la topique, à la manière d'une confidence, confère la suggestion que les évènements se déroulent dans un présent compartimenté: "Ne m’appelle pas chez toi, dans ta mansarde,/ fendant - comme un écervelé fendant ! - / entre les barreaux du lit,/ dans la porte, sous la botte, / ton tibia et ton péroné / - je les entends craqueter dans mon portable -, / comme si tu fendais / le vieux fusil de chasse de ton père,/ trop poisseux pour que tu puisses le charger à nouveau,/ après qu’il s’eut brûlé la cervelle". (D’amour et de cyanure !). Énonce après énonce complète une conte dramatique, exclusivement crée par description, le dénouement étant ajourné pour un long temps. La négation initiale s'épuise parce que chaque assertion nourrie la curiosité de lecteur. L'agglomération des images, l'énumérations, des détails d'un suicide - toutes sont subordonnées à une négation impérative ("Ne m’appelle pas chez toi, dans ta mansarde"), le leitmotiv de ce poème. Mais, au parcours de ce volume, le discours est une longue déclamation, avec un interlocuteur (qui habite dans une mansarde), un témoin silencieux. L'existence de ce personnage donne à la confession lyrique une note de drame profonde. Autrefois, la déclamation est fragmentée d'exclamations colloquiales, mais le texte  maintient la nuance solaire du discours qui a quelque chose dans un invocation: "Ah, on étend sonner l'heure de la chasse.../ (Maudits soient Vlachka et son Teleorman!)" 

Le rhétorique de la poésie de Linda Maria Baros est modelée d'une imagerie surréaliste. Cela est qui donne l'originalité incontestable de ses textes. Il y a dans ce sens une parenté indubitable avec Tristan Tzara. Je ne me refere pas à une identité iconique, ni à une vision similaire. Linda Maria Baros  cultive un mécanisme imaginatif basé sur les associations paradoxales. Par exemple, un vers comme  "Attrape ses renards roux dans le piège des narines!" ou une image comme  "la clé fumait dans la porte" évoque immédiatement le mélange avant-gardiste, les préférences de poètes surréalistes, illustrées des combinassions choquantes, les métaphores qui réunissent le quotidienne terne et le virtuel strident.

L'onirisme de Gherasime Luca et le surréalisme tardif de Dimov ou Gellu Naum ont un continuateur raffiné dans la poésie de Linda Maria Baros. Le fond allégorique, souvent basé sur une hypotypose, évoque les nuits d'indigo et le drame des poèmes de Tzara. Voila un final de texte: "La chienne de la nuit s'enroule/ autour de ton cou./ Et sa langue bleuâtre s'enfoncer/ profondément dans ta bouche (La chienne de la nuit). Ces déroulements amples, qui proposent une conte in nuce, confère la marque stylistique de Linda Maria Baros. La maison même, avec ses "cheveux bleus d'antan" gouverne l'allégorie générale, peuplée des attitudes et des états d'esprits convertis dans les scènes dramatiques, métaphorisées et liée indestructible à le sentiment acute d'un éternel prisonnier. Cette capacité formidable de transformer une vision simple dans une hypotypose complexe représente le plus grande qualité de Linda Maria Baros.

Cela prouve originalité de sa vision poétique, la force de créer les images percutantes et le talent de faire un discours rhétorique inimitable. Dans un monde hallucinatoire, en pendulant entre la maison vivante et la mansarde du suicidé, la poétesse voit l'univers avec le sentiment que le seuil est flaqué des "sept jeunes loups " et les fenêtres sont des issues illusoires. Les toute des éléments banals participent à  cette conspiration. La nuit est une chienne et le jour est consumé avec de violence: "L'aube est une femme/ qui brise tes fenêtres avec ses seins/ - rougis sont leur mamelons/ que tètent les clochards" (Dans les pièges des narines).

Cette représentation anthropomorphe met en évidence une rare capacité de sublimer les actions authentiques, les expériences directes ou une force de les simuler. Les images panoramiques amplifient le sentiment artistique. Mais les hyperboles ne génèrent pas des exacerbations stridentes. Il ne s'agit pas des hystéries iconiques, comme dans la poésie surréaliste. La vision de Linda Maria Baros se basée par un réception très lucide. Les détails, les actes inférieurs, la gestualité du quotidien sont enregistrés avec indifférence et puis reconstruites  aux dimensions accablants: "Si tu n’écris pas tous les jours mon nom,/ oh, que ta main soit écrasée par l’étau des phrases !/ Raidie, la bouche / avec laquelle tu gribouilles les mots !/ Fouettée la parole / qui ouvre des/ pièges pour les loups/ entre toi et nous !" (Le fonds principal de mots).

L'imagination de Linda Maria Baros est  capable de générer "une nouvelle mythologie du monde, une mythologie, bien entendu, décapante", comme elle a annoncée dans la présentation de ce volume. Ici, elle a crée déjà un vision exemplaire de la maison et de la naissance, où l'imagerie se fixe dans les enchantions presque épiques. L'enfance est le place où  je pleurais cachée dans le débarras/ sous le lavabo", et la première aventure équivaut avec une découverte sinistre: le seuil est surveillé de sept loups. L'interlocuteur, l'amie ou l'amante, est un suicidé. Cette forme iconoclastes  conserve les expériences capitales  d'un homme qui prendre la conscience de sa maison; mais Linda Maria Baros a un mode particulier de voir le monde. L'imagines fortes, structurées sur les événements universelles, confèrent la marque de sa poésie.

En plus, il y a un jeu de ses visions, un jeu subtil, qui rappelle le hermétisme du baroque, capable de réunir une image presque romantique avec une autre, incendiée et absurde. Dans son univers lyrique A travers les jardins se rompt l'automne (dans le poésie avec ce titre) et "Jusqu’à toi, il y a le grand boulevard,/ au-dessous/ duquel pend/ à de longs crochets d’acier,/ comme un masque à gaz,/ le scalp des jours passés". (Le masque à gaz)  La balance entre l'image sublime et la vision agressive se fait par un mécanisme poétique qui descend dans la personnalité de poétesse. Il ne s'agit d'un système élaboré. Le monde de Linda Maria Baros est composé dans les contrastes puissants et surprenants. Dans la maison anamorphosique, il y a un interlocuteur qui rit, pendant que "le silence sautille à pieds joints sur la poignée". Mais ces antinomies iconique se complètent avec des combinassions syntagmatique. Linda Maria Baros possède une intelligence linguistique spéciale, traduite par les séquences mémorables, comme le titre D’amour et de cyanure! qui a, en roumain et en française aussi, des sonorité semblable.  L'assonance de syntagme crée l'impression de continuité, entre deux lexèmes presque antonyme, et cette illusion sémantique se maintient ou parcours de poème.

Autrefois, les jeux linguistique cryptent les éléments essentiales de l'univers, qui est la maison, l'âme ou une géographie symbolique: "Mais regarde bien/ ton plancher est un Helespont fantomatique/ roue des coups de verges sont sa mer et ses rêves./ La il y a les ponts violets,/
- regarde bien! -/ les hommes pièges dans les alluvions du Levant,/ la chemise de Sarikioï/ et le fauve d'Enisala." (La chemise de Sarikioï,
le fauve d'Enisala
)

Cette métaphore d'une spiritualité levantine est basée sur un carambole qui identifie le Helespont et l'image des "ponts violets". Au niveau sémantique se crée un rapport placé dans la zone du rêve parce que la géographie visée synthétise les mémoires d'un "Helespont fantomatique" et les restes d'un pays fabuleux et mythique. Dépôts ethniques et héritage spirituel, le monde méditerranéen se conserve dans deux symboles qui ont l'importance  rien que l'autrice: Sarikioï si Enisala.

La poésie de Linda Maria Baros n'est pas liée, en mode fondamentale,
à l'espace autochtone. Elle est une poétesse européenne sans les complexes ethniques de ses précédentes. Trois de ses volumes de poèmes ont été écrits directement en français: Le Livre de signes et d’ombres, La Maison en lames de rasoir et L’Autoroute A4 et autres poèmes.  La phrase impérative, le ton dramatique et le contexte symbolique réclament la base culturale française. Aussi autres écrivaines de sa génération, Linda Maria Baros ne ressent pas acute les frontières culturales. Le bilinguisme est un manière d'être et une aventure: " une belle aventure où le métissage culturel et linguistique s’impose comme une nécessité, comme un désir violent de vivre son écriture à travers une autre langue, apte à lui conférer de nouvelles valences, apte à s’incruster dans les couches les plus profondes de l’imaginaire, pour modifier en filigrane la vision que le poète a du monde, tout en la préservant." (après une déclarations de Linda Maria Baros sur son site d'Internet)

Ainsi, le symbole qui domine sa poésie est le mur avec son sens évident de obstacle. Dans sa bizarre maison il y a des murs qui se transforment sans cesse. Les barrières mouvantes, les sentiers qui se bifurquent sont projections du labyrinthe. Or, comme disait elle-même, "la poésie est une machine à hacher par-dedans les labyrinthes et les distances". Son expérience entre deux cultures se peut traduire dans ce symbolisme de la métamorphose. Ne s'agit pas d'une instabilité existentielle, mais d'une capacité d'adapter. Cela explique aussi la puissance d'observations et la lucidité calme, capable de dilater les mouvements du monde. Mais, au delà de cette position de spectateur il y a une obstination de punir le suicidé, de sanctionner l'indifférence, de conspirer les infirmités, puisque l'essence de sa poésie est basée sur le drame de ne pas être en mesure d'aider un autre. Dans ce motif, la confession lyrique de Linda Maria Baros exclut la désespoir ou le frison de la mort. Le "sujet" principal de ses poèmes est la lucidité constante d'une action, autrefois, agressive, impérative, catégorique, d'autres fois - ironique, participative, tendre. Mais, dans les toutes situations il s'agit d'une action et d'une expérience ontologique assumée.

La  poésie de Linda Maria Baros a un ton élevé et tonique, un champ allégorique complexe et une tension authentique. Les émotions sont permanent sublimées, parce que dans sa poésie manquent les infantilismes spécifique à sa génération. Dans ses textes coexistent un vie raffinée, un intelligence linguistique sans égale et une imagerie inédite.


                                                                                     Doina Rusti

Bibliographie
§Linda Maria Baros - La maison en lames de rasoir, Cheyne Éditeur, 2007, preface de Patricia Castex
      Menier
§Casa din lame de ras, Editura Cartea Româneasca, Bucarest, 2006
§http://www.lindamariabaros.fr
§Premiul Apollinaire este o mare onoare, dialog cu Iolanda Malamen, Ziua, nr. 4441,  21 ianuarie 2009
§Paul Aretzu, Viata Româneasca, nr. 6, 2006
§Poésies de langue française. 144 poètes d’aujourd’hui autour du monde, anthologie, Éditions
      Seghers, 2008
§Charles Dobzynski - Le Journal Aujourd'hui Poème, nr. 15/2007
§Paul Cernat - Observator cultural, Nr. 141 / 15-21 11 2007
§Paul Ricoeur - Despre interpretare. Eseu asupra lui Freud, Bucuresti: Ed. Trei 1998
© Linda Maria Baros, site oficial. Colocviu
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